Portrait : Cela fait seize ans qu’il est en retraite, mais l’ancien moniteur d’auto-école n’a pas remballé ses questionnaires. Régulièrement, il assure des remises à niveau du Code de la route pour les retraités.
Je n’ai pas libéré Paris, mais j’ai libéré mon père !
Rogatien Volland s’en amuse. Il est né en septembre 1939. Son père, maître tailleur de Derval, alors prisonnier des Allemands, est effectivement libéré grâce à la naissance de ce troisième enfant. Après un CAP (Certificat d’aptitude professionnelle) en mécanique automobile, Rogatien Volland devient en 1958, ouvrier dans l’entreprise dervalaise Payelle qui confectionne notamment des pantalons pour l’armée française. Après son service militaire en Algérie, de 1959 à 1962, le jeune Dervalais travaille pendant sept ans, à Cholet dans l’entreprise Cléon où il assure la maintenance d’outils industriels dans tout l’Ouest. Dans la pension de famille où il loge, Rogatien Volland fait la connaissance d’une monitrice d’auto-école qui l’encourage à suivre la formation. Il devient moniteur auto-école et ouvre sa propre agence à Derval en 1969.
Une carrière bien remplie
L’auto-école de Derval devient trop petite pour accueillir tous les candidats au permis voiture. Rogatien Volland ouvre une agence à Nozay, puis rachète celle d’Issé et ouvre un bureau à Châteaubriant où ses élèves passent le permis. « S’ils passaient leur code à 8 h, je leur faisais une séance de révision à 6 h 15 ! Au début, j’étais exigeant, mais aussi maladroit ! Et puis, je me suis remis en cause. » Il n’en reste pas là. Il ouvre le Saint-Clair, un café placé juste à côté de l’auto-école « où l’on arrosait le permis après l’avoir obtenu ! » Puis, à la fin de sa carrière, il devient examinateur pour les futurs moniteurs auto-école.
Une retraite à 100 à l’heure
Quand vient l’heure de la retraite, déjà bien investi dans les associations dervalaises, Rogatien Volland rend service au lycée agricole pour conduire les cars. C’est alors que la fédération des aînés ruraux l’invite à organiser une première révision du Code de la route pour ses adhérents, puis une deuxième… Après dix ans, le moniteur d’auto-école à la retraite, a parcouru les routes de la région et affiche au compteur près de 130 remises à niveau pour plus de 12 000 conducteurs seniors. Pour assurer ces formations « il faut avoir du caractère, savoir se faire respecter et accepter pour se faire apprécier », conclut-il.
