Un gestionnaire de transports pour toutes les entreprises de transports.

Miforco vous propose une présentation de la nouvelle fonction de gestionnaire de transports que le décret 2011-2045 du 28 décembre 2011 vient de créer en transposant le paquet routier issu de plusieurs règlements européens du 21 octobre 2009 (l’application de ces règlements en droit interne était prévu pour le 4 décembre 2011).

Le décret du 28 décembre 2011 modifie (notamment) le décret 99-752 du 30 aout 1999 relatif au transport routier de marchandises, et crée ainsi un nouvel article 9-1 consacré au gestionnaire de transports. Un arrêté ministériel du 28 décembre 2011 est venu apporter quelques précieuses informations sur cette nouvelle fonction qui s’impose depuis le 1er janvier 2012 dans les conditions que nous allons vous présenter. Cette présentation sera faite en quelques points : 1 – missions ; 2 – entreprises concernées ; 3 – profil.

Missions :

D’après le texte, les missions confiées au gestionnaire de transport incluent « notamment » : la gestion et l’entretien des véhicules affectés à l’activité de transport de l’entreprise, la vérification des contrats et des documents de transport la comptabilité de base l’affectation des chargements ou des services aux conducteurs et aux véhicules la vérification des procédures en matière de sécurité. Ces missions constituent le socle minimum du travail confié au gestionnaire de transport. Il doit ainsi, précise encore le texte, pouvoir diriger « effectivement et en permanence » des activités de transport de l’entreprise.

Entreprises concernées :

C’est assez simple. Toutes les entreprises qui exercent ou qui veulent exercer la profession de transporteur public routier de marchandises, de déménagement ou de loueur de véhicules industriels avec conducteur sont concernées. Toutes, sans exceptions. Il faut ici préciser que pour les groupes de sociétés, un gestionnaire de transports peut être désigné pour une ou plusieurs entreprises du groupe (sans limitation inscrite dans le texte). En tout état de cause, le gestionnaire de transports de l’entreprise ou du groupe devra apparaître sur le registre électronique national.

Profil :

Le gestionnaire de transports est une personne physique qui doit avoir un lien direct avec l’entreprise, et disposer des moyens concrets pour intervenir à tout moment et assurer réellement et en permanence les missions qui lui sont confiées.

Les statuts possible

* Les solutions intégrées à l’entreprise.

Tous les statuts intégrés à une entreprise sont possibles : employé, directeur ou propriétaire d’une entreprise, que l’entreprise soit individuelle ou une société. Dans une entreprise individuelle, le chef d’entreprise assure lui-même la fonction. L’arrêté ministériel apporte une souplesse, utile, pour les entreprises familiales dès lors qu’elles utilisent au maximum 5 véhicules. Dans ce cas, la fonction de gestionnaire de transports pourra être exercée, même à temps partiel, par le conjoint du chef d’entreprise, par une personne avec laquelle il est pacsé, ou encore par un parent en ligne direct. Un salarié peut être désigné à cette fonction mais encore faut-il qu’il dispose, par contrat ou avenant, des autorisations de pouvoir et de signature pour exercer effectivement les missions. Le texte précise qu’il doit avoir la rémunération correspondant à ses fonctions. Un délai de 6 mois est imposé pour régulariser le contrat de travail conformément aux missions de gestionnaire de transports. En ce qui concerne l’hypothèse du mandataire social, non salarié, il peut également être désigné par les instances délibératives de l’entreprise, avec approbation d’une délégation de pouvoir, en bonne et due forme.

* Le recours à un prestataire extérieur.

Dans certaines limites, la possibilité est aussi offerte de recourir à un prestataire extérieur. Il doit s’agir d’une personne physique avec qui l’entreprise régularise un contrat l’habilitant à exercer, pour son compte, les tâches de gestionnaire de transports. Ce contrat impose au mandataire une obligation stricte d’indépendance à l’égard des entreprises pour lesquels son mandant exécute des transports. Outre l’indépendance, quelques limites fonctionnelles s’imposeront également. Un prestataire extérieur ne peut pas multiplier les missions. Il pourra diriger au maximum les activités de transports :

  • soit de deux entreprises de transport public routier de marchandises, de déménagement ou de location de véhicules industriels avec conducteur destinés au transport de marchandises ;
  • soit d’une entreprise de transport public routier de marchandises, de déménagement ou de location de véhicules industriels avec conducteur destinés au transport de marchandises et d’une entreprise de transport public routier de personnes, dès lors qu’elle possède également l’attestation de capacité professionnelle afférente au transport public routier de personnes.

Dans l’un ou l’autre cas, le gestionnaire de transports ne pourra pas cumuler des missions pour un nombre de véhicules supérieur à 20.

Les conditions requises

Le gestionnaire de transports doit résider dans l’Union Européenne (aucune condition de nationalité requise, ce qui aurait été au demeurant contraire à la jurisprudence européenne). Il doit également répondre des conditions que nous connaissons sur l’honorabilité professionnelle et la capacité professionnelle. S’agissant de la capacité professionnelle, l’arrêté ministériel impose des formations, soit à la demande du Préfet de la région, soit lorsque la personne désignée n’a pas dirigé une activité de transports depuis au moins 5 ans. La formation est d’une durée de 35 heures.

Conclusion :

Les entreprises de transports ont un délai de 6 mois pour se mettre en règle. A défaut de désignation d’un gestionnaire de transports, 2 hypothèses se présenteront :

  • Si l’entreprise avait déjà en son sein un titulaire de l’attestation ou du justificatif de capacité professionnelle, exerçant les fonctions de direction permanente et effective de l’activité de transport, cette personne sera inscrite d’office en qualité de gestionnaire de transports sur le registre électronique national.
  • Si l’entreprise n’a pas de gestionnaire de transports, elle prendra le risque de la sanction administrative de retrait de l’autorisation d’exercer la profession.